A une époque où l'Ecologie, si elle veut exister en tant que force politique, va devoir impérativement faire des propositions economiques teintées d'Ecologie, il va falloir cesser de mettre la tête dans le sable et regader en face les indicateurs des différents modes de transport.

Les indicateurs basés sur le prix, par expérience, ne sont pas retenus car forcément "datés" par les prix pratiqués et relevés lors de l'époque de l'étude en question. Il faut donc se baser sur des chiffres non convertis en prix.

 

 

CONSOMMATION par vecteur :

Un automoteur Freycinet déplace 350 tonnes de marchandises en un seul voyage. Soit 10 semi-remorques de 44 tonnes ne pouvant emporter au mieux que 32 tonnes de marchandises maximum.

Côté consommation, un automoteur Freycinet en charge consomme 1 litre de carburant par tonne transportée pour 100 kilomètres parcourus. Un ensemble routier en charge consomme 38% de plus à la tonne transportée que l’automoteur Freycinet pour parcourir la même distance.

Donc par extrapolation, sur le réseau à Grand Gabarit de 6 000 tonnes maxi par convoi, pour un chargement de 5000 tonnes, cela nous fait 156 semi-remorques retirés de nos routes pour une économie de CO² sans commune mesure.

Second argument de poids et conséquence immédiate de l’argument précédent, des centaines de camions en moins sur les routes, ce sont des milliards d’Euros d’entretien des chaussées économisés chaque année. Les autoroutes étant les voies les plus résistantes car généralement construites de A à Z dans un souci de durabilité, leur couche de roulement dure dans le meilleur des cas 15 ans. Pour le réseau des départementales et autre tronçons où la route n’a jamais été construite de A à Z, mais où on se contente de réparer l’empilement de couches successives, la durée de vie de la bande de roulement n’excède pas 8 ans !  (A ceux qui pensent que construire une route, c'est simple, je recommande chaudement ce wiki).

 

 

CONSOMMATION globale :

En 2017, si on regarde la consommation française d’énergie par mode de transport :

La Route : 94,7% de la consommation totale (y compris l’aérien) pour 88,5% de part de marché !

Le fluvial : 1,7% (y compris le maritime) de la consommation totale (y compris l’aérien) pour 1,9% de part de marché (hors maritime - c'est bancal, je sais, mais le fluvial seul n'est pas communiqué).

 

 

ACCIDENTALITE

Statistiquement la route affiche en moyenne 58 000 accidents annuels pour environ 3 500 morts. Même si dire que les accidents n’existent pas dans le fluvial serait mentir, la synthèse de l’INSEE n’aborde même pas ce point et se contente de rapporter le nombre d’accident et de tués pour le maritime en y incorporant la plaisance. Même sur ce point, les accidents « maritimes » n’atteignent « que » 8771 évènements pour 265 tués ou disparus ce qui reste très éloigné du transport routier.