Que ce soit dans le cadre d'un transport national, ou dans le cadre d'un transport international, le déplacement d'un lot de marchandises peut impliquer un seul transporteur qui prend en charge (la responsabilité de) la marchandise au bout de la chaîne de production de celle-ci, le plus souvent après qu'elle ait été conditionnée en cartons, pour la livrer à un destinataire (acheteur) plus ou moins éloigné de son lieu de production.

 

Dans le cas d'un transport national ou transfrontalier, la durée de l'opération de transport terrestre peut-être inférieure à une journée de travail d'un chauffeur routier et n'impliquer qu'un seul chauffeur pour un lot remplissant un camion complet. Dans ce cas-ci, la nécessité de protéger l'ensemble routier et sa marchandise peut se résumer à devoir garer la remorque contre un mur, devant un lampadaire ou devant un autre camion pour empêcher les petits larcins d'opportunité lors des pauses imposées par le contrat de travail du chauffeur.

Dans le cadre d'un transport international, il est souvent question d'une chaîne d'intervenants, qui tout en déplaçant la marchandise sur une certaine distance, en prennent également la responsabilité juridique et se doivent donc de prendre toute mesure pour protéger la marchandise qui leur est confiée. A chaque jonction entre intervenants successifs se chevauchent un changement de responsabilité juridique liée au droit (national ou international) du transport, un changement de contrat bipartite de transport sans oublier l'impact des incoterms, et leurs corrollaires, le passage de témoin entre l'assureur de l'acheteur et l'assureur du vendeur.

Dans une opération de transport durant laquelle tout se passe bien, cet imbroglio d'intervenants et de responsabilités juridiques est invisible.

C'est dans les cas où quelque chose se passe mal que les tirs croisés commencent.

De manière à offrir de la lisibilité et de la visibilité aux parties en présence dans une telle opération de transport, l'idée des Parcs Sécurisés pour Poids Lourds repose sur le fait (bien avant qu'on parle de bombe sale, d'immigrés clandestions en quantité ou de contrebande de marchandises transfrontalières, etc) qu'il est indéniable que la marchandise est la plus exposée aux risques possibles lorsque son vecteur de transport terrestre est à l'arrêt : que ce soit un chauffeur contraint de s'arrêter pour respecter la législation sur les temps de conduite ; que ce soit une barge contrainte de s'arrêter pour des opérations de manutention ou un embouteillage devant une écluse, quand ce n'est pas des crues imprévues ; que ce soit un train sur une gare de triage ou à cause d'une locomotive en panne, etc... Pour toutes ces raisons qui font partie intégrante de la vie quotidienne du monde du transport, protéger la marchandise lorsqu'elle est à l'arrêt est une mesure évidente de bon sens.

 

Bizarrement, on n'a jamais été à court d'arguments pour ne surtout pas mettre en place un réseau national de Parcs Sécurisés Poids Lourds.

 

La suite au prochain épisode...